Et si l’Afrique devenait l’un des continents pionniers de la révolution numérique ?
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OUVRAGE : Le nouvel âge de l'humanité, de Pascal Picq
La notion de « transhumanisme » aurait été utilisée pour la première fois par le philosophe allemand Peter Sloterdijk à la fin du XXe siècle. Il ne s’agit pas uniquement de l’augmentation de notre durée de vie : « La procréation, l’amour, le corps, la mort, notre physiologie comme nos capacités cognitives, la famille, la société, le travail, la politique : tout ce que nous connaissons est amené à être dépassé pour atteindre un nouveau stade détachant l’homme de toutes les contraintes de son évolution biologique et sociale. » (p. 61)
Le transhumanisme est un projet qui poursuit un but : le « posthumanisme ». « Le prochain descendant d’Homo erectus après Homo sapiens sera-t-il Homo ex machina ? » (p. 12). « L’humanité se doit de de dépasser cet état de de construire l’âge des posthumains » (p. 62). Déjà en 2005, Barack Obama avait demandé un rapport sur le transhumanisme.
Cette grande révolution à venir effraie autant qu’elle fascine parce qu’elle est à la fois :
Sur le fond, le transhumanisme actuel prospère à la confluence de trois ambitions :
Ces humanismes, prospères depuis le XIXème siècle, sont eux-mêmes les héritiers des humanismes de la Renaissance (Montaigne, les « humanités ») puis rationalistes du XVIIème siècle (Descartes), et enfin « bourgeois » des Lumières (p. 102-103)..
Et il se redéploie sur la base de perceptions fortes :
L’avis du GCF sur le livre de Pascal Picq :
Le livre de Pascal Picq est passionnant pour deux raisons : il permet de comprendre le transhumanisme non comme une évidence technicienne, mais comme la traduction de conceptions collectives historiquement situées ; en outre, il révèle qu’il n’existe pas un transhumanisme, ni une seule filiation transhumaniste, mais une pluralité de courants.
Au total, le transhumanisme apparaît comme une diversité qui procède de conceptions fortes, pour une large part inspirées par les limites des « humanismes » antérieurs.
Deux registres d’analyses complémentaires auraient pu enrichir la réflexion :
À propos :
Quelques « pères fondateurs » du transhumanisme
Nikolaï Fiodorov (russe, 1829-1903). Espère que les sciences et les techniques, jointes à la sagesse et à la méditation, permettront de dépasser l’tat de l’homme et de corriger les maladies et la mort. De même son contemporain Elie Metchnikov, prix Nobel de médecine 1908, sous-directeur de l’Institut Pasteur, fut l’un des pionniers des travaux sur le vieillissement en étant convaincu que la science peut dépasser les limites de la nature.
Julian Huxley, invente le terme « transhumanisme » en 1957. Il est très proche de Teilhard de Chardin, qui développe l’idée de responsabilité de l’Homme. Sa conviction est qu’après la guerre, s’impose une amélioration de l’Homme par l’éducation, les sciences et la culture, mais également par une meilleure maîtrise des effets aveugles et négatifs de la génétique. Il fut le premier Directeur général de l’Unesco. Auteur de L’homme, cet être unique, Oreste Zeluck, 1948), il est le frère d’Aldous Huxley.