Et si l’Afrique devenait l’un des continents pionniers de la révolution numérique ?
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De Versailles à Davos, l’enjeu global des nouvelles technologies
Comment façonner une architecture mondiale à l'ère de la quatrième révolution industrielle ?
La place des nouvelles technologies dans cette économie du futur est avérée. En effet, la révolution numérique accompagne ces grands changements, par le développement de l’intelligence artificielle, de la blockchain, de l’IoT, du big data etc… et a fait donc partie des sujets longuement discutés cette année au Forum. « Le virage vers cette nouvelle mondialisation, dont l’introduction de nouvelles technologies accroît la vitesse, va-t-il améliorer l’état du monde pour chacun de ses habitants? » est l’interrogation qui a occupé une grande partie de débats parfois houleux.
Géant mondial des équipements télécoms mobiles et fixes, Huawei est soupçonné de poser un problème de sécurité nationale dans plusieurs pays dont les États-Unis, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et le Japon, qui lui ont interdit de bâtir un réseau d'internet ultrarapide 5G. En Europe, les autorités en Allemagne, au Royaume-Uni et en France se posent aussi la question de renforcer leur contrôle sur l'installation d'équipements Huawei dans les futurs réseaux 5G de leurs opérateurs mobiles. Le grand groupe chinois a profité du WEF pour taper du poing sur la table en menaçant de stopper net ses partenariats avec tous les états l’accusant d’espionnage et qui par conséquent lui ferment l’accès à leurs structures réseau.
Il annonçait parallèlement le lancement de son téléphone en 5G pour Juin prochain.
Cet épisode montre bien la tension encore à l’œuvre entre sécurité nationale et échange des données. Ce tournant vers une société numérique nécessite de déterminer quel cadre législatif idéal pourrait guider ces changements qui soulèvent encore beaucoup d’interrogations.
Explorer la valeur sociale des nouvelles technologies semble également être le nouveau challenge du président Macron qui tente cette année de convaincre les grandes entreprises de continuer à investir dans l’Hexagone. C’est lors du "Choose France Summit", événement censé vanter les atouts de la France vis-à-vis des investisseurs internationaux que le chef d’état a réuni multinationales et start-ups pour les encourager à l'investissement en France malgré le mouvement social des Gilets Jaunes.
Mais cet événement a aussi été l’occasion pour le chef d’état de montrer aux Français « les bénéfices des investissements étrangers, notamment ceux venant des entreprises les plus avancées en nouvelles technologies ». En effet, le président, en échange de donner gages à un maximum d'entreprises, souhaite promouvoir la création d'emplois sur le territoire. Un point qui pourrait aller dans le sens des revendications des 'Gilets jaunes' réclamant du travail, du pouvoir d'achat et de meilleures conditions de vie dans des régions souvent oubliées des grands axes de développement économique.
Le groupe Cisco, un des leaders américains de la transformation numérique, de l’IT et des réseaux compte développer son centre d'innovation près de Paris, en y employant des ingénieurs français ; tandis que Microsoft va accentuer son effort dans l'intelligence artificielle en accueillant 100 ingénieurs de classe mondiale à Issy-les-Moulineaux, dans les Hauts-de-Seine. Les entreprises Adecco ou McKinsey lancent pour leur part d'ambitieux plans de recrutement de 10.000 personnes en 2019 pour le spécialiste du travail temporaire et d'une centaine de consultants par an pendant trois ans pour le cabinet de conseil.
Bâtir une architecture socio-économique adaptée à la quatrième révolution industrielle des nouvelles technologies est donc un défi encore en jeu dans beaucoup de pays.
À l'ère de la quatrième révolution industrielle, les données sont le facteur de production clé des entreprises. La façon d'utiliser les données de manière plus efficace et plus rationnelle ou encore la façon d'utiliser la technologie numérique pour stimuler le développement économique ont été les sujets brûlants de la réunion de cette année. L’ambition de la start-up chinoise JD Digits est de permettre de mettre à profit les apports de la nouvelles technologie dans l’économie réelle, c’est-à-dire les secteurs économiques du quotidien qui emploient la majeure parte de la société, en mettant leurs services à disposition de l’agriculture, l’informatique urbaine, le marketing pas seulement deux des institutions financières traditionnelles.
« La technologie numérique réduit les coûts d'exploitation des industries et devient le principal moyen d'assurer l'inclusion et l'égalité. C'est l'objectif de JD Digits », a déclaré Chen Shengqiang, PDG de JD Digits, mardi lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial 2019 à Davos, en Suisse. Pour les activités de développement de la capitalisation numérique, JD Digits développe un modèle de gestion des risques en adoptant les données du secteur du commerce électronique et en appliquant la technologie de l'intelligence artificielle. Selon Chen, cela permet à un plus grand nombre de particuliers et de petites entreprises d'accéder à des prêts. « Auparavant, les services offerts par les institutions financières traditionnelles étaient davantage axés sur une clientèle très rentable à grande échelle. Mais en utilisant la technologie numérique, nous pouvons aider les particuliers ainsi que les petites et moyennes entreprises qui ont des demandes raisonnables à accéder aux services financiers équitables et à des prix raisonnables dont ils ont besoin », a fait remarquer Chen, grâce à ses technologies de pointe et à son expertise en matière de mégadonnées, d'intelligence artificielle, d'Internet des objets et de blockchain.